L’homme d’affaires belge Benoît Chatel, condamné en son absence l’année dernière à 20 ans de réclusion pour la complicité d’assassinat de plusieurs Congolais en Isère, a été déclaré mort dès 2013 au Mexique, a-t-on appris ce vendredi de sources concordantes.
Un mandat d’arrêt international avait été lancé après sa condamnation par la cour d’assises de l’Isère, le 27 février 2015. C’est en réponse à ce mandat d’arrêt que le parquet général de Grenoble a reçu, le 28 juillet dernier, un certificat de décès mexicain indiquant que Benoît Chatel, condamné par contumace à 20 ans de prison en 2015, pour complicité de meurtre de deux Congolais, était mort d’un infarctus à Mexico le 14 juillet 2013.
« Quelques doutes » sur la mort du commanditaire
Un médecin mexicain a constaté le décès mais le certificat ne comporte ni le lieu et la date de naissance, ni le nom des parents de Benoît Chatel. Il est seulement indiqué un âge (49 ans), une nationalité (congolais) et un domicile au Brésil. Le corps a été incinéré. « On peut avoir quelques doutes. Rien ne prouve que ça soit lui qui soit mort », a commenté une source judiciaire. Benoît Chatel avait été condamné pour avoir été le commanditaire du mystérieux assassinat de deux Congolais dont les corps avaient été retrouvés carbonisés dans une voiture à Chasse-sur-Rhône (Isère), le 29 décembre 2000.
Les victimes étaient Philémon Naluhwindja, chef Maï Maï d’une tribu de la province du Kivu en République démocratique du Congo (RDC), et Aimé-Noël Atembina, conseiller militaire du gouvernement congolais à l’époque de Mobutu. Selon la thèse de l’accusation, Chatel aurait voulu éliminer ces « putschistes » supposés afin de protéger ses affaires en RDC.